Vacances d'été

Problèmes majeurs et attentes minimales pour le sommet du G7 en France –

Par Roger Viret , le août 24, 2019 - 5 minutes de lecture

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Problèmes majeurs et attentes minimales pour le sommet du G7 en France

BIARRITZ, France (AP) - L'économie mondiale se fragilise de jour en jour, l'Amazonie s'est imposée jusqu'au centre du débat sur le changement climatique et les dirigeants des plus grandes démocraties du monde se réuniront autour d'une seule table, chargée théoriquement de proposer des solutions aux plus gros problèmes de la journée.

Sauf que le président américain Donald Trump ne s'intéresse guère aux accords internationaux et que certains dirigeants du G-7 sont gravement entravés chez eux par le scandale politique, le faible nombre de sondages ou le statut de canard boiteux. Bienvenue au sommet annuel du Groupe des Sept, qui commence samedi dans la ville balnéaire de Biarritz, dans le sud de la France.

Le président français Emmanuel Macron, l'animateur, a déjà fait savoir qu'il n'espérait guère que M. Trump se joindrait à toute déclaration sur la lutte contre le changement climatique, alors même que la question est à l'ordre du jour des incendies généralisés en Amazonie. Il avait déjà rejeté la demande de Trump de laisser la Russie rejoindre le groupe cinq ans après son expulsion suite à la prise de Crimée. Et il tente de maintenir la ligne européenne sur l'accord nucléaire iranien face aux objections américaines.

Macron a brusquement mis à l'ordre du jour les incendies en Amazonie et a menacé de bloquer un accord commercial entre l'Union européenne et plusieurs États d'Amérique du Sud, dont le Brésil. L'Irlande a rejoint la menace. La chancelière allemande Angela Merkel n'était pas de cet avis. Son bureau a déclaré samedi que le blocage de l'accord Mercosur ne réduirait pas la destruction de la forêt tropicale au Brésil.

"La situation est difficile car sur des sujets tels que le commerce, l'Iran ou le climat, pour la première fois depuis longtemps, les sept pays ne sont pas unanimes", a déclaré Macron aux journalistes plus tôt cette semaine. "C'est pourquoi j'ai voulu éviter les déclarations inutiles. Malgré cela, je pense que ce travail est indispensable car nous devons échanger avec les États-Unis, nous devons trouver des convergences, car je pense qu'il est dans notre intérêt de reconstruire la coordination."

Lors de la même réunion l'année dernière, Trump est parti tôt et a répudié la déclaration finale dans un tweet d'Air Force One. Cette année, a déclaré Macron, il n'y aura pas de déclaration finale.

Dans son allocution hebdomadaire, diffusée samedi, Merkel n'a pas abordé la discorde.

"Parler les uns aux autres est toujours mieux que les uns des autres - et le G-7 est une excellente opportunité pour cela."

Les attentes réduites ne sont pas nouvelles pour le G-7, mais cette année, l'objectif semble simplement être d'éviter une catastrophe diplomatique, de sauver le possible et de montrer aux électeurs que leurs dirigeants ont un rôle à jouer sur la scène mondiale.

"Lorsque vous avez une figure dont les positions, les caprices, dont les intérêts semblent changer radicalement, il est impossible de planifier une politique coordonnée sur cette base. Je pense que nous constatons que la plupart des pays essaient maintenant d'attendre. Tristen Naylor, un chercheur qui s’est concentré sur les sommets internationaux.

"Il n'y aura pas de grands progrès en matière de changement climatique en tant que front uni de sept pays. Il n'y aura aucun progrès en ce qui concerne l'élimination des barrières protectionnistes au commerce. Cela ne se produira tout simplement pas. Donc tout ce qu'ils peuvent faire de mieux Naylor a déclaré que le succès de ce G-7 ressemblerait à un tel succès.

Tous les regards seront tournés vers la dynamique entre Trump et le Premier ministre britannique Boris Johnson, deux personnalités qui savourent l'imprévisibilité qu'elles ont semée. Merkel en est à son dernier mandat. Le dirigeant canadien Justin Trudeau, qui doit être réélu cet automne, est au centre d'un scandale politique. Macron lui-même est profondément impopulaire chez lui, et les manifestants à gilet jaune qui le tourmentent depuis l'an dernier l'ont suivi à Biarritz.

Même cette belle station balnéaire est plutôt grincheuse d'être enfermée pendant la dernière semaine des vacances d'été pour la majeure partie de la France. Le centre de congrès Bellevue, qui porte bien son nom et où les dirigeants se réuniront samedi soir, surplombe la plage tant appréciée des surfeurs et des nageurs. C'est entièrement vide.

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Geir Moulson a contribué à ce reportage de Berlin.


Roger Viret

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